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Image de droitlibre.com
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La presse haïtienne, 30 ans après, une vue infernale dans les méandres de l’espoir.

Par Jean Frantz PHILIPPE,

Rédacteur en chef d’INFERNO News.

Ici en Haïti, si la liberté de la presse est déjà acquise, beaucoup, vraiment beaucoup d’étapes restent à franchir en matière de responsabilité, d’éthique et de déontologie des médias.

Après 1986, la liberté d’expression a atteint ses lettres de noblesse en Haïti. Un vent de liberté a soufflé enfin sur la presse haïtienne. Des journalistes peuvent exercer librement la profession. Ceux qui étaient exilés durant la période dure sont retournés dans le pays pour apporter leur contribution dans le processus démocratique. On assiste aussi à beaucoup plus d’investiments dans le secteur. Une avancée qui n’a pas empêché que des journalistes chevronnés soient tombés au cours de route. Mais au fil du temps, on a remarqué un laisser-aller exagéré dans le milieu des médias haïtiens qui ne manque pas de ternir notre liberté de la presse acquise au prix du sang.

Aujourd’hui, il est pratiquement impossible de savoir qui est vraiment journaliste. Il n’existe pas ici un projet national du journalisme. Des écoles supérieures de journalisme pleuvent chez nous comme les marchands sur les trottoirs de nos rues. Quelle instance nationale est chargée de règlementer tout ça ? Qui connait le profil du journaliste haïtien ? Qui connait un cursus équilibré et uniforme du journalisme haïtien ? C’est vraiment la pagaille ! Dans nos villes, sous les yeux de tous, des chauffeurs comme des professionnels en communication française forment des journalistes, tout simplement parce qu’ils ont les moyens de posséder un établissement et sont capables de s’exprimer dans un français assez boiteux comme ça. En réalité, ces soi-disant formateurs supérieurs en journalisme n’ont pas la mission première de former, mais de subsister financièrement au détriment de la responsabilité, de l’éthique et de la déontologie professionnelles en matière journalistique. C’est l’une des causes majeures, fondamentales et infernales qui gangrène la presse haïtienne jusqu’à aujourd’hui. Beaucoup trop d’haïtiens avec un certificat de fin d’études en journalisme en mains ne connaissent pas leur responsabilité, voire l’éthique professionnelle et les codes déontologiques régissant le métier du journaliste. Vous comprenez bien que la situation est très grave !

Tout compte fait, il est impératif que toutes les forces vives du pays comprennent l’urgente nécessité d’entamer sans trop attendre le grand combat structurel du secteur de la Presse en Haïti. La liberté de la presse acquise depuis trente (30) années n’est pas suffisante. Le temps le montre bien. Les imperfections et dérapages liés à la responsabilité, à l’éthique professionnelle et aux codes déontologiques du métier prouvent clairement qu’on a encore beaucoup à faire. Allons ! Sauvons notre liberté de la Presse acquise au prix du sang en envisageant sa structuration au niveau national.

INFERNO News toujours à l’avant-garde !

Tag(s) : #Inferno News au quotidien
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